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Liban : l’art contemporain vient réveiller l’architecture d’une foire signée Niemeyer

Liban : l’art contemporain vient réveiller l’architecture d’une foire signée Niemeyer

on 14 Oct 2018 in Architecte | 0 comments

Karina el-Helou et sa curatrice Anissa Touati ont organisé une exposition d’art contemporain “Cycles of Collapsing Progress” dans l’ancienne foire construite en 1974 par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer à Tripoli (Liban).

Inaugurée sans être achevée, la foire est restée étonnamment intacte depuis, comme si elle était figée en arrêt sur image. Avec cette exposition, l’art contemporain dialogue pour la première fois avec l’architecture moderniste de l’architecte Niemeyer.

La foire avait été commandée en 1962 par le président libanais de l’époque Fouad Chéhab, à l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, qui venait tout juste d’achever Brasilia. Cette foire internationale Rashid Karameh, construite à Tripoli est un des témoignages exemplaires de l’architecture moderniste au Liban et elle représente l’un des cinq plus vastes espaces d’exposition au monde. La curatrice Karina el-Helou explique que l’édifice n’a jamais été officiellement fini, qu’il y a eu une pré inauguration en 1974, que la foire devait accueillir quotidiennement 15 000 visiteurs mais que la guerre (de 1975 à 1990) est arrivée avec tous les chamboulements.

Tout s’est alors figé en l’état, et malgré la guerre et tous les événements qui passent au fil du temps, les bâtiments sont restés quasiment intacts. Ils ont été occupés par des milices à une époque mais ils sont aujourd’hui fermés au public sauf autorisation spéciale. Le classement de cette foire au Patrimoine mondial de l’Unesco est toujours en suspens. C’est dans ce cadre unique et prestigieux et de toute évidence en interaction avec lui que les deux curatrices, Karina el-Helou et Anissa Touati ont présenté l’exposition “Cycles of Collapsing Progress”, organisée par le BeMA, le futur Beirut Museum of Art.

Dix œuvres ont été créées spécifiquement pour le site par des artistes libanais et mexicains, elles offriront une vision bien contemporaine de l’utopie, ce puissant moteur de progrès des années 60. Les deux curatrices précisent que l’idée n’est pas d’être nostalgique mais de faire un état des lieux ; elles veulent surtout montrer les autres facettes du progrès en 2018 alors que beaucoup d’artistes travaillent aujourd’hui sur l’anthropocène.

L’anthropocène est une étape de l’histoire de la Terre qui a commencé à la fin du XVIIIe siècle, avec la révolution industrielle, phase où les activités humaines de tout ordre ont eu des répercussions globales très importantes sur l’écosystème terrestre, selon Karina el-Helou.

Cette exposition laisse prévoir en perspective une expérience extraordinaire, qui sera certainement suivie d’événements culturels qui mettront en valeur le bien entre l’art moderniste des années 70 et l’art contemporain.

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